
LES HORAIRES.
Ils sont à respecter
dans la mesure du possible. Si en semaine des raisons
professionnelles peuvent occasionner un retard, le samedi,
la ponctualité est de rigueur. En tout état de cause
l’arrivée et l’intégration dans le cours doivent se faire
avec délicatesse, respect et discrétion.
L'HYGIENE.
Il est de la
responsabilité de chacun de veiller à son hygiène afin de
ne pas risquer d'incommoder les autres durant la pratique.
Les installations du dōjō disposent des commodités
permettant d'y veiller.
LA TENUE.
Pour la pratique, une
tenue vestimentaire correcte s’impose. Dans la recherche
d’harmonie, une tenue correcte reflètera votre intérieur.
LE SALUT D'ENTREE ET DE SORTIE.
Le dōjō est le lieu
consacré à la pratique des budō ou à la méditation
bouddhiste zen. Dō signifie la voie, le dōjō est le lieu
où l'on étudie la voie.
L’entrée, comme la
sortie d’un dōjō, est toujours accompagnée d’un salut au
dōjō. Ce lieu n’est pas un endroit anodin, mais un lieu de
recherche d’évolution personnelle. C’est un endroit sacré,
non dans le sens religieux du terme, mais parce que le
pratiquant y vient étudier une progression personnelle en
tant qu’être humain, qui nécessite une conscience élevée
de chaque geste et attitude.
LE RAPPORT AU SABRE.
Dans le dōjō, si le
sabre doit être posé au sol, il doit l’être de façon
précise. Le tranchant dirigé vers le centre du dōjō et non
vers le mur. Le kissaki (pointe), non dirigé vers le
kamiza.
Il ne faut pas manipuler le sabre de façon inconsidérée,
pour des raisons de sécurité envers les autres.
Avant le début du cours, il est recommandé de vérifier le
bon état de son sabre et notamment la présence et le bon
état du mekugi (goupille retenant le sabre dans la tsuka).
De même, vérifier que la lame n’est pas ébréchée. Cela
prendra seulement quelques secondes, mais garantira une
sécurité optimale pour soi et les autres.
LES DEPLACEMENTS DANS LE DOJO.
Les déplacements
dans le dōjō doivent se faire avec retenue et conscience
des autres, par respect, et pour des raisons de sécurité.
Passer entre 2 personnes nécessite beaucoup d’attention et
l’assurance que les personnes en question ont vu ou senti
le déplacement (un sabre manipulé par quelqu’un qui ne
vous voit pas ou que vous ne voyez pas est dangereux !).
LE PLACEMENT.
Lors du salut,
chaque pratiquant se place par ordre d’ancienneté dans le
dōjō.
L'ETIQUETTE.
En début de cours,
après l’échauffement, l’étiquette se fait dans cet ordre :
- salut au kamiza (place honorifique) ; ce salut est
envers les anciens qui ont transmis la connaissance ;
- assise en seiza (chakuza) ;
- mokusō ;
- salut à l’enseignant ;
- hajime no torei : salut au sabre et mise en place dans
le obi ;
En fin de cours,
après les étirements :
- owari no torei : salut au sabre ;
- mokusō ;
- salut à l’enseignant ;
- kiritsu : lever ;
- salut au kamiza ;
N.B. le mokusō, littéralement taire ses
pensées, est un moment de méditation active, c.-à-d. que
le corps est immobile, mais que l’esprit doit être
pleinement conscient de ce qui l’environne, en ne
s’accrochant à rien de particulier, en état d’écoute
totale, de vigilance. Ce n’est pas de la méditation
relaxante, bien que le corps, tout en étant érigé, doit
être détendu.
LA RELATION ENTRE PRATIQUANTS.
L’attention envers un
autre pratiquant, quel que soit son niveau de réalisation,
se doit d’être respectueuse ; chacun vient étudier dans la
mesure de ses capacités.
LA RELATION ENTRE PRATIQUANTS ET
ENSEIGNANTS.
Il doit en aller de
même, entre pratiquants et enseignants.
Les enseignants doivent respecter les élèves pour leur
démarche d’étudiant et l’énergie qu’ils dépensent à
apprendre, même s’ils ont des difficultés.
Certaines personnes sont douées, d’autres moins. Il arrive
de constater que certaines personnes parce qu’elles sont
douées se dispensent de s’engager dans une vraie
recherche… À contrario, on retrouvera bien souvent chez
des pratiquants ayant de grandes difficultés, des
personnes très assidues et très engagées.
Les élèves, quant à
eux, doivent tenir en estime la connaissance du
professeur, pour le travail qu’il lui a fallu donner pour
l’acquérir, et sa recherche ainsi que son engagement dans
sa pratique et son enseignement. Il est à noter que
l’enseignant cherche constamment à comprendre comment un
élève fonctionne et comment lui adapter au mieux son
enseignement.

"La cause du succès ou de l'échec
relève beaucoup plus d'une attitude mentale
que d'une capacité mentale". Walter Scott
"Faisons fi des
discours ampoulés et parfois ésotériques sur
l'apprentissage long et douloureux afin de trouver le
satori. Nous pratiquons ensemble un art martial, les
raisons qui nous ont amenés à faire ce choix sont
différentes pour chacun d'entre nous et certainement
conjoncturelles.
Les valeurs
d'attention, de respect, de concision ne sont pas
l'apanage des arts martiaux japonais. Mais l'isolement
volontaire du Japon pendant trois siècles aura permis à
certains arts de s'accomplir sans êtres troublés et dilués
par des mélanges culturels. Cela vaut aussi bien pour la
poterie que la cérémonie du thé, l'ikebana ou le Iaido. Et
c'est peut-être cette force et cette épure qui nous touche
aujourd'hui et nous aura fait choisir cette pratique
plutôt que, en résonance avec nos facteurs socioculturels,
la canne ou l'escrime.
Dans le cadre de la
pratique, les règles sociétales sont tout simplement
celles que nous appliquons au quotidien. À la différence,
qu'elles découlent d'un choix premier. Personne ne vous
oblige à vous inscrire ! Puis à venir régulièrement, puis
à travailler, c'est votre libre-arbitre.
Quelle attitude
doit-on adopter dans le dojo ?
Nous évoquerons modestement les règles et usages
concernant le nôtre :
La ponctualité : le
respect des horaires est primordial. Bien sûr, tout le
monde peut arriver en retard mais pas régulièrement en
retard !
La politesse : c'est
surtout une forme, une gestion émotionnelle. Posez-vous la
question : pourquoi ne pas dire bonjour ?
Le respect : au lieu
dans lequel on s'entraîne, au cérémonial qui, même s'il
semble marquer principalement le début et la fin d'un
cours, est un apprentissage clé et à l'enseignant qui
porte volontairement le fardeau des errements du groupe
L'engagement : nous
partageons ensemble un cours, vous ne venez pas pour
meubler votre temps ou rencontrer des gens mais afin de
faire évoluer votre pratique. Faites les choses totalement
ou ne les faites pas. Ce n'est ni un examen, ni un
concours, et vous êtes aussi votre propre professeur.
Le travail : le temps
ne réglera pas tout. La qualité et l'intention sont plus
fortes que la simple répétition."

Franck Despagnat
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LA "JUSTE IMPLICATION" DANS UNE PRATIQUE MARTIALE
"Toute
progression est dépendante de l'état d'esprit d'un
pratiquant autant, voire plus, qu'à ses capacités
physiques et de la qualité de communication qu'il parvient
à établir avec son corps.
Dans l'évolution
personnelle, nos actes sont moins importants que l'esprit
dans lequel nous les faisons. Pour cette raison, il est
important de remettre sans cesse en question notre
perception de la pratique martiale. Pourquoi avons-nous
fait ce choix ? Qu'en attendions-nous en décidant de venir
assister à notre premier cours et qu'en attendons-nous
aujourd'hui ? A quoi pensons-nous lorsque nous
franchissons le seuil du dōjō, que nous revêtons uwagi,
obi et hakama ? Quelle relation entretenons-nous avec le
sabre ? Celui-ci n'est-il qu'un outil, ou matérialise-t-il
une partie de nous-même réclamant d'être enfin reconnue,
respectée et de quitter les profondeurs de notre être afin
de s'épanouir au grand jour pour nous protéger au mieux ?
Toutes ces questions sont aussi nombreuses qu'utiles...
Les raisons pouvant
amener un pratiquant à rejoindre l'univers des arts
martiaux sont souvent assez différentes et étroitement
liées à sa nature profonde. Certains seront plus axés sur
une recherche physique alors que d'autres seront plus
tournés vers une quête spirituelle. Pour la plupart, ils
souhaitent avoir accès à des techniques d'auto-défense
efficaces tout en développant leur sens de l'équilibre et
de l'espace, en affinant la gestion de leurs émotions dans
l'action et la communication avec leur corps. Mais
s'engager vraiment sur la voie des arts martiaux, c'est
faire le choix de s'impliquer consciemment vers une
compréhension toujours plus poussée de ce que nous sommes
et où nous souhaitons aller.
Je fais partie de
ceux qui différencient volontairement les arts martiaux
des sports, et je n'hésite pas à reprendre amicalement au
cours des conversations celles et ceux qui en font
l'amalgame. Ce n'est pas par manque de tolérance, mais
plutôt pour savoir si la personne assimile consciemment
l'art martial à un sport, ou si c'est juste une tournure
de phrase.
L'univers des arts
martiaux pâtit parfois de cette assimilation avec un
sport. Un pratiquant affichant une marque de grande
distribution sur son kimono suit-il encore le chemin sur
lequel il avait décidé de s'engager ? L'argent et la
course aux grades favorisent-ils le développement
personnel et l'écoute des autres ? Soyons clairs : le fait
d'avoir un sponsor n'exclut pas d'avoir un esprit martial,
certains sports le prouvent souvent en constatant la
solidarité entre athlètes ne parlant même pas la même
langue, obligés à l'excellence dès leur plus jeune age
pour arriver à haut niveau, et se tombant dans les bras
après avoir tout donné. Sur un cliché de l'instant, il est
parfois difficile de savoir lequel est le vainqueur... les
deux le sont selon moi, car ils ont tous les deux cherché
à se dépasser sans manquer de respect à l'autre. Pour
savoir gagner, il faut savoir perdre et s'y être préparé.
Pour progresser dans
les arts martiaux, les pratiquants doivent avant tout
comprendre les raisons qui les animent. Ramener des
médailles ? Etre le meilleur ? Obtenir de la
reconnaissance ? Protéger ses proches ? Se changer les
idées après une journée de travail ? Chacun ses raisons.
Selon moi, une progression saine viendra lorsque l'on
pratique pour soi (sans chercher à prouver quoi que ce
soit à qui que ce soit), en se confronttant aux
difficultés intellectuelles et physiques de tel ou tel
kata. On progressera plus dans l'humilité, simplement en
ayant appris et toujours appris. Les maîtres, après une
existence consacrée à une pratique, deviennent capables
d'expliquer très simplement aux débutants l'essence de
leur art, parfois sans un mot, juste dans l'exemple d'une
démonstration, une écoute réelle lors d'une conversation
ou parfois même une simple poignée de main...
Le pratiquant doit
essayer d'affiner la perception et le contrôle de ses
émotions dans l'action d'un kata autant que dans son
rapport à autrui. Le pire adversaire est en nous : c'est
notre égo ! C'est à lui d'être tranché. A quoi bon tenter
de dominer notre égo lors de notre pratique du iaidō et le
laisser nous dominer le reste du temps ? Percevoir une
pratique martiale comme un sport, aussi rigoureux soit-il,
en exclu la dimension "Dō", alors qu'elle est selon moi la
clef d'une progression complète.
Pour le samurai,
avoir la pensée juste sans émotion perturbatrice était le
moyen d'obtenir le geste juste au moment juste, afin de
préserver sa vie et celle des autres. Dans notre
quotidien, ce mode de vie et cet état d'esprit doivent
permettre de maintenir notre état de zanshin en éveil,
tout en restant ouvert à la progression par une remise en
question permanente de nos acquis. On ne se contente
jamais de ses connaissances, on reste dans le mouvement,
dans l'action. La connaissance de son corps permet de le
pousser, et de progresser tout en le respectant. Réussir
tel ou tel kata ne sera peut-être seulement possible que
dans dix ans, et alors ? L'important n'est pas d'arriver
mais le chemin pour y arriver.
En conclusion, je
dirais que, dans une pratique martiale, l'obtention d'un
grade ou d'une récompense en compétition doivent être une
conséquence du niveau du pratiquant et non un objectif en
soi. La juste implication dans un art martial, c'est
d'être autant conscient de ses capacités que de ses
limites, et tenter de repousser ses dernières, une par
une, en étant toujours plus sincère dans sa pratique tout
en respectant les autres.
Bonne pratique à tous et longue vie à ceux
qui cherchent !"

Alexandre Gomy
3e Dan
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