Zanshin

 

QU'EST-CE QUE LE ZANSHIN

Ce terme japonais vient de nokoru (残る) qui veut dire rester, et kokoro (心) voulant dire le cœur, l’esprit ; littéralement donc : l’esprit, le cœur, le sentiment restent présents.

Le zanshin est la notion de vigilance utilisée en combat dans les arts martiaux et marque souvent l’état d’esprit devant être conservé à la fin d’une action.


Qu’est-ce que le zanshin ?

D’une façon plus générale, c’est la qualité, la puissance, la profondeur de l’attention que l’on porte aux choses, à notre présence dans nos actes…, de sentir, de pressentir les gens, l’environnement, une situation.


Pourquoi en premier article ?

L’apprentissage (c’est-à-dire l’acquisition, la modification d’une connaissance, d’un savoir-faire, d’une qualité, d’une capacité…), est fait de zanshin, de qualité d’écoute, de présence dans le sens où l’élève doit prendre les interventions de l’enseignant comme quelque chose qu’il ne connaît pas, même s’il les a entendues des dizaines, vues des centaines de fois ; l’enseignant doit écouter l’élève pour voir où sont les problèmes de compréhension, de réalisation de celui-ci, et quels outils lui donner, voire créer pour le faire progresser en fonction de son niveau du moment. Même si lui aussi croit savoir…

Ce que l’on entend par zanshin dans les arts martiaux (mais ne dit-on pas de ceux-ci que ce sont des écoles de vie ?), c’est une forme d’écoute précise, intense mais détachée :

- Intense, pour voir les plus infimes nuances d’un mouvement, d’un rythme, d’une accélération ;

- Précise afin d’être certain de bien comprendre ce que l’on voit ;

- Détachée, pour ne pas se focaliser sur un paramètre parmi d’autres ; pour voir l’ensemble des paramètres. Détachée aussi pour ne pas faire intervenir l’émotion, ce qui reviendrait à se focaliser sur un paramètre, le danger, la volonté de gagner, de ne pas perdre...


Comment développer cette qualité ?

Il est possible de développer le zanshin en se mettant dans des situations de danger desquelles il nous faut arriver à nous sortir sans dégâts corporels ou avec le moins possible. Ce peut être des situations de combat ou des prises de risques comme la chute libre avec parachute où une erreur peut générer des blessures. De cette façon, notre niveau d’écoute a tendance à s’élever ; c’est notre instinct de survie qui nous y amène … Cela dit, il ne faut pas prendre des risques pour en prendre, sans avoir une évaluation juste desdits risques, cela relève aussi du zanshin.

Mais ce n’est pas la seule manière et c’est le pourquoi d’une pratique d’art martial. Il est possible de développer l’écoute en s’entraînant à regarder très précisément les choses, c’est-à-dire les voir comme elles sont, non comme l’on voudrait qu’elles soient, non plus comme l’on pense qu’elles sont. Un exemple est la façon dont on se voit dans la pratique, qui correspond souvent à ce que l’on aimerait voir et pas toujours comme l’on est ; pour cela l’enseignant a un rôle primordial.

Il faut donc vouloir remettre en question son savoir pour le faire évoluer non seulement en emmagasiner une plus grande quantité, mais l’appronfondir.


La simple répétition ne suffit pas.

Bien sûr, la littérature fait état de disciples qui ont répété 20 années ou plus un même geste et qui ont eu une illumination d’un seul coup et ont tout compris et blabla... Mais ce n’est pas parce qu’il y eut quelques génies (combien ? 5, 10, plus) dans l’histoire des arts martiaux que l’on doive supposer que l’on est potentiellement l’un d’eux…

Ramón Ferreiro

 

 

 

 

 

 

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